Franchir le seuil de la lumière, foncer dans l’hyperespace par des chemins secrets, filer au cœur des astres mourants, plonger dans la chevelure des nébuleuses et s’aveugler à la lumière des supernovæ ; rêver parce que le ciel au-dessus de nous est à la fois fascinant et irrésistible.
Mais la navette Atlantis a atterri et ne repartira plus, le ciel nous est désormais fermé .
Huit auteurs ne se sont pas résignés, ils ont pris leur envol dans cette anthologie. Ils nous ont chanté les planètes lointaines et les océans spatiaux, les stations orbitales et les vaisseaux rutilants sous des étoiles inconnues. Ils ont peuplé l’univers immense de dangers incommensurables, d’aventuriers exceptionnels, d’intelligences artificielles, de civilisations oubliées et de trésors fabuleux.
Parce que, même si le ciel nous est fermé, il nous reste le rêve.
Et qu’on ne rêve jamais assez.
Au commencement était l’Oiseau-Lumière. Son corps rayonnant s’étendait à travers tout l’univers et l’univers était son corps.
Prenant conscience de sa propre existence, il rabattit violemment ses ailes le long de son être pour se détacher du monde et donna ainsi naissance à l’Oiseau-Ténèbres.
Là où la Lumière n’était plus vint une noirceur palpitante ; l’Oiseau-Lumière découvrit son enfant. Il le salua et chanta pour l’accueillir. L’Oiseau-Ténèbres leva ses yeux vers son créateur et chanta en retour. Il s’éveillait et s’émerveillait de la vision et de la vie qui lui étaient offertes. Il contempla la Lumière et s’accorda sur le trille de son créateur.
Pendant de longs récitals, les Oiseaux volèrent côte à côte, à l’intérieur d’eux-mêmes, dans ce monde constitué de leurs deux corps et ils se contentaient l’un de l’autre, complémentaires comme ils étaient. Puis l’Oiseau-Ténèbres suspendit son vol, rassembla sa noirceur et tourna ses yeux vers son compagnon. « Je me réjouis de vivre et pour cela ne te remercierai jamais assez, toi qui es mon père et frère. Chanter et voler sont là tout ce que je désire, pourtant, je ne peux te cacher un trouble qui grandit en moi. Je sens d’autres possibles palpiter en nos êtres.
— J’entends, répondit l’Oiseau-Lumière, et je comprends ce que tu n’oses dire clairement, car je suis la Lumière. Nous sommes tout, et tout est contenu en nous. Hors de nous, rien ne peut exister. Cette réponse te satisfait-elle ?
— Je ne sais, je l’avoue… Ton chant est sage, mais te souviens-tu
des temps où tu étais unique ? Pas plus que maintenant, rien n’existait hors de toi, et pour cause, n’étais-je pas contenu en ton sein ? Ne suis-je pas né de tes ailes s’abaissant, comme m’extirpant de toi ?
— Je pressens ton acte, mais sache que rien de bon ne sortira de toi, car comme je te l’ai dit, nous sommes tout, mais tu es unique en ton propre corps…
— Mais je fus et suis une partie du tout. »
L’Oiseau-Ténèbres rabattit alors ses ailes malgré la mise en garde de son père et frère, car il était les Ténèbres et désireux de découvrir les êtres qu’il abritait en lui. […]
Anthony Boulanger, avec « Evaporation et sublimation », nous propose un voyage aux accents oniriques, poétiques et apocalyptiques à découvrir
– Sur Un papillon dans la Lune :
Très beau texte, émouvant !
Parmi les textes à retenir dans ce recueil, on trouve Evaporation et sublimation d’Anthony Boulanger, qui évoque par certains côtés Tezuka et son oiseau de feu, ainsi que l’ambivalence de la nature humaine
– Sur Babelio
Evaporation et Sublimation d’Anthony Boulanger : Un très joli texte plein de poésie et de mystères qui nous offre la vision de l’auteur sur le mythe de l’univers, vraiment surprenant, surtout au début, mais surtout efficace et très original. L’écriture est maîtrisée et possède un réel charme, nous plongeant dans cette guerre, à une échelle incomparable, et dont l’Humanité va jouer le rôle de perturbateur de façon originale, mais finalement sans grande surprise. Un texte vraiment réussi dont on ressent la passion de l’auteur pour les oiseaux.